Aujourd'hui,
Robin voulait ABSOLUMENT me montrer le Musée de la Micro-Miniature,
et je dois dire que j'ai été vraiment loin d'être déçue !
L'artiste dont il était question (je tâcherais de retrouver très
prochainement le lien qui mène à son site pour vous montrer tout
ça, parce que 1) c'est très impressionnant, et 2) il est très
célèbre en Russie!) travaille à des échelles infiniment petites
(moins de 1mm, vous imaginez!), et c'est absolument extraordinaire !
Tout y passe : cheveux, graines de pavot, pépins, chat
d'aiguille à tricoter etc. Son inventivité me dépasse !
Alors, quand on arrive dans le musée, c'est plutôt petit, et ça
fait pas très impressionnant. On se penche sur la première vitrine,
on ne voit pas grand chose (forcément), et là, on regarde dans la
loupe, on appuie sur le bouton pour activer la lumière et –
haaaaan ! Le mec a fait une rose dans un cheveu ! Ou, il a
reproduit toute une scène de Winnie L'Ourson sur un grain de riz !
J'vais tellement de mal à y croire, que j'arrêtais pas de regarder
l'oeuvre en vrai, et dans la loupe. L'oeuvre en vrai, et dans la
loupe. Fascinaaaant. On aurait dit une gamine. Il y avait un autre
artiste, qui lui travaillait sur les insectes et les mettait dans du
verre. On a vu aussi une mini-exposition d'une peintre qui mélangeait
art textile et art pictural, c'était pas mal aussi. Et autre
révélation : de la peinture faite à base de pétrole.
Résultat absolument incroyable, vraiment. Au point qu'une dame du
musée est venue nous montrer des petites « toiles » qui
avaient été faites lors d'une masterclass avec l'artiste pour nous
donner une idée de ce que ça pouvait produire comme effet … Moi
qui ai bossé à Graphigro quelques temps, je n'avais jamais vu ou
entendu parler de ce genre de technique. Très beau, en tous cas.




La
faim se faisant tout à coup ressentir, nous avons fui, direction un
bon restaurant cette fois, où j'ai pu déguster un excellent bortsh
(une soupe de poulet, onions, tomates et coriandre, avec de la crème
à rajouter en option et du pain – mais bon, le pain n'est pas très
bon ici...).



Puis,
on fait un petit tour. On s'arrête dans un magasin absolument
magnifique, type XIXème siècle, aux vitrines de rêves, avec des
jouets animés, comme des marionnettes, et dans lequel règnent les
bonnes choses ! Des sucreries, du saucisson, du caviar, du
fromage … De quoi se mettre en appétit pendant au moins dix ans !
Aaah, on est pas français pour rien, hein ? Après cette
dégustation visuelle, nous passons devant le Théâtre de
Marionnette de la ville qui ne joue malheureusement pas aujourd'hui,
et – Robin a une idée. Il décide de m'emmener dans un des
nombreux anti-cafés de la ville. Ma première réaction ?
Pourquoi « anti-café » ? Sa réponse ? Parce
que c'est l'inverse d'un café. Humm … Je crois qu'il faut attendre
de voir pour comprendre. J'arrive alors dans un endroit absolument …
inédit. En perpétuelle construction, c'est un lieu tenu par des
jeunes qui lui ajoutent et lui retirent des lits, des canapés, des
escaliers, des mezzanines. Il y a des gens qui font des origamis et
peignent des murs en bois mis là pour l'occasion, d'autres qui
parlent philosophie, certains jouent du piano, de la guitare,
d'autres prennent un jeu de société … C'est un peu pour tous, on
vient y faire ce que l'on veut, dans le respect d'autrui, bien sûr.
Sur le côté, il y a une espèce de bar où chacun se sert, aussi
bien en boisson qu'en nourriture. La seule règle ? Attraper un
réveil au passage, sur lequel on place l'heure à laquelle nous
venons d'arriver, et en repartant, il faudra leur rendre Boris (le
réveil – qui avait un nom à coucher dehors, alors j'm'en souviens
plus … Boris, c'est bien aussi) – et on payera le temps qu'on est
restés ici. Oui, ceci est censé être l'inverse du concept d'un
café ! On se cale dans un canapé bien douillet, Robin attrape
une guitare. On joue au Uno pendant une heure en buvant du thé et en
mangeant des mini-bretzels et des barquettes à l'abricot. Vient
l'heure prévue pour aller faire la queue au Mikhailovsky : on
va essayer d'avoir des places pour … Casse Noisette !




Robin
a ses petites techniques bien à lui. D'abord, on attend près du
guichet de l'administrateur. Je ne sais pas exactement qui c'est,
mais visiblement, il s'agit de la personne qui gère les entrées des
invités d'honneur du théâtre. Qu'est-ce qu'on fout ici ? Bah,
on tente notre chance apparemment. Un peu de bagout, deux cartes
étudiantes, et ça devrait le faire. Moi, j'me contente de faire
confiance. J'parle toujours pas russe, vous vous rappelez ?
Toujours est-il qu'au bout d'un moment, on nous donne des places …
gratuites ! Gratuites, c'est sûr, sauf qu'on a pas de places
attribuées. En gros, le plan ? On déambule jusqu'à ce que
quelqu'un ne vienne pas, et qu'on lui prenne sa place. Ca se fait.
Faut juste compter sur la chance, et Monsieur a décidé de tenter le
parterre. On parle donc, on regarde l'orchestre s'accorder. C'est le
premier ballet de ma vie, je suis surexcitée ! Il y a un rideau
absolument magnifique, et le théâtre en lui-même est tellement
beau … Troisième appel avant le début du spectacle, la chance
nous sourit : deux places, côte à côte en parterre !
J'ai envie de pleurer. On s'installe religieusement, le rideau se
lève. La danse est merveilleusement bien exécutée, le décor et
les costumes sont superbes. Fin de l'acte I. On court prendre des
photos, on est un peu sous le choc de toute cette beauté – et
puis, c'est le drame. Nos places ont été achetées. Pffff. On
déambule, on garde espoir, on discute avec un vieux monsieur
hollandais qui nous aide à trouver des places … En vain. Le ballet
reprend et nous sommes debouts. C'est pas plus mal, finalement. On
voit bien, et puis, si j'ai envie de danser, transportée par la
musique, je peux. Rien n'est gâché, on profite vraiment, peut-être
encore plus. Le spectacle fini, on est émus. Premier ballet de ma
vie, Casse Noisette. Je suis comblée.